
Kim-Mai Vu (1987)
- Collaboratrice scientifique auprès du Département fédéral des affaires étrangères, experte en questions de genre et droits des femmes, depuis 2022
- Coordinatrice de plaidoyer pour PBI à Genève, 2018-2022
- Stagiaire PBI 2010
- Master en Paix, Conflits et Développement (Universitat Jaume I à Castellón, Espagne)
- Bachelor de Science politique (Université de Lausanne)
Interview après cinq ans chez PBI en tant que coordinatrice de plaidoyer à Genève
Après son retour
Me voilà de retour en Suisse après une année sur le terrain avec l'équipe PBI du projet Guatemala. Il m'est bien difficile de trouver les mots adéquats pour décrire une telle expérience. Lorsque je me remémore les instants passés durant cette année, les émotions ne tardent pas à revenir. Les moments forts n'ont en effet pas manqué.
Cette année n'a effectivement pas épargné les défenseur-e-s de droits humains (DDH) et a été marquée par un contexte de violence particulièrement alarmant. En 2014, les agressions physiques, expulsions forcées, cas de criminalisations, menaces et intimidations contre les DDH ont atteint un niveau sans précédent. À cet égard, la présence de PBI se fait donc d'autant plus nécessaire.
Sur place, dans ce contexte, j'ai eu la chance de rencontrer des femmes et des hommes courageux qui consacrent chaque jour toute leur énergie à la lutte contre les injustices et à la défense de leurs droits et de ceux de leur communauté. Côtoyer ces personnes d'exception, prendre conscience des menaces réelles auxquelles elles sont confrontées fut particulièrement impressionnant. J’éprouve pour elles un grand respect.
Cette année avec PBI fut extrêmement intense avec un rythme de travail parfois éreintant et des circonstances souvent émotionnellement difficiles. Cela ne fut certainement pas facile tous les jours. Toutefois, lorsque je pense à mon année au Guatemala, ce ne sont pas que ces instants tendus qui me reviennent à l'esprit, bien au contraire. Je repense également, par exemple, à tous ces instants de partage avec les DDH, les rencontres avec les peuples indigènes, la découverte d'une autre cosmovision, les apprentissages continus ou encore la vie en équipe avec les autres volontaires d'origines diverses. Je me sens donc vraiment chanceuse d'avoir eu l'opportunité de prendre part à tel projet.
Mon engagement avec PBI a été une source profonde d'enrichissement, tant au niveau personnel que professionnel et a définitivement constitué une grande leçon de vie pour moi. J'espère désormais pouvoir continuer d'une manière ou d'une autre à soutenir les DDH rencontrés durant cette année sur le terrain.
Avant son départ
C'est avec un mélange d'enthousiasme et d'appréhension que je m'apprête à intégrer l'équipe PBI au Guatemala. Depuis longtemps intéressée par la thématique des droits humains, j'ai souvent été envahie par un sentiment d'impuissance en apprenant les dangers et la pression auxquels font face les défenseurs et défenseuses des droits humains au Guatemala. À cet égard, le travail d'accompagnement protecteur de PBI me semble essentiel pour soutenir ces personnes courageuses. Les principes de PBI comme la non-violence et la non-ingérence m'ont en effet immédiatement convaincue.
Au vu de la nature du travail accompli par PBI, cette année au Guatemala ne sera certainement pas facile tous les jours. Cependant, je suis persuadée que je ressortirai grandie de cette expérience. Je me réjouis d'ailleurs particulièrement de pouvoir rencontrer et côtoyer des défenseurs et défenseuses guatémaltèques. Leur engagement sans faille pour la paix et la défense des droits humains force au respect et nous donne une grande leçon d'humilité.

La situation des défenseuses guatémaltèques des droits humains reste une réalité largement ignorée. Regard d'une volontaire suisse sur les femmes guatémaltèques qu'elle a côtoyé et accompagné durant ses mois sur le terrain. / L'eau au cœur d'un conflit dans une région oubliée du Guatemala. Des communautés guatémaltèques en lutte contre un projet hydroélectrique qui risque d'étouffer une zone déjà sèche.

Prekäre Situation guatemaltekischer Menschenrechtsaktivistinnen. Kim-Mai Vu berichtet über die schwierige Situation für Frauen, die sich in Guatemala für die Menschenrechte stark machen. / Folgen eines Wasserkraftwerks für die indigenen Chortí. Lesly Ramirez, Projektverantwortliche beim Zentralverband der Chortí-Bauern Nuevo Día (CCCND), spricht über die negativen Folgen des Projekts El Orégano in einer trockenen und wasserarmen Gegend.
