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Honduras: Melissa Martínez profite de son speaking tour pour dénoncer l'attentat visant sa collègue Miriam Miranda

Honduras: Melissa Martínez profite de son speaking tour pour dénoncer l'attentat visant sa collègue Miriam Miranda
Emiliana

La militante garifuna Melissa Martínez a participé à un speaking tour en Europe. Dans le cadre du Conseil des droits de l'homme à Genève, elle a dénoncé l'attentat qui a visé sa collègue de l'organisation OFRANEH Miriam Miranda et le manque de réaction des Nations unies.

Melissa Martínez a participé à un speaking tour en Suisse, en France et au Royaume-Uni organisé par PBI et IM-Defensoras, en collaboration avec ISRH et AWID. La défenseuse se consacre à la défense du territoire ancestral du peuple garifuna et au renforcement des soins de santé intégraux au sein de l'Organizacíon Fraternal Negra de Honduras (OFRANEH). 

Invitée à s'exprimer lors d'un side-event intitulé Women on the frontlines: a call to action on 25 years of the declaration on HRDs sur les femmes défenseuses, Melissa Martínez a levé la voix pour dénoncer l’attentat que sa collègue Miriam Miranda, coordinatrice d’OFRANEH, a vécu le 20 septembre dernier au Honduras. Elle s’est montrée déçue par rapport à la bureaucratie de l’ONU et son fonctionnement très lent.

«Miriam Miranda a été attaquée aujourd’hui; on n’a pas besoin des réponses demain, on en a besoin maintenant! Nous sommes au bon endroit pour demander des actions concrètes, et pourtant on n’a rien reçu». 

Elle s’est réunie avec plusieurs missions auprès de l’ONU, des rapporteurs spéciaux et d’autres femmes défenseuses, mais n’estime pas avoir reçu de solutions concrètes. Durant le side-event, des collègues défenseuses d'autres régions sont intervenues en sa faveur et ont montré leur soutien à Miriam Miranda:  

«Il s’agit de la vie d’une défenseuse, est-ce que vous voulez qu’il lui arrive la même chose qu’à Berta Cáceres?»

Lors de sa tournée en Europe, Melissa a fait entendre sa voix pour la récupération du territoire ancestral garifuna face à la dépossession qui a lieu pour promouvoir des projets d'extraction et de tourisme sur la côte atlantique hondurienne. PBI rappelle que l'Argentine, l'Autriche et le Costa Rica, entre autres pays, ont recommandé au Honduras de prendre des mesures pour lutter contre la discrimination à l'égard du peuple garifuna. En outre, la Cour interaméricaine des droits de l'homme a déjà statué en faveur des Garifuna dans deux affaires, obligeant le Honduras à restituer des territoires garifuna aux communautés de Punta Piedra et de Triunfo de la Cruz.

Depuis 2020, quatre activistes garifuna de Triunfo de la Cruz sont portés disparus après avoir été emmenés de force par des individus armés. À ce jour, les enquêtes n'ont pas progressé. Au lieu de cela, un processus de criminalisation a été lancé contre Miriam Miranda dans ce qui, selon la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l'homme, «semble être un acte de représailles directement lié à l'exercice de son droit de manifester pacifiquement».

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