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Menaces de mort et exécutions des défenseurs·euses: ultime mise en garde de l'ONU

Rapport: Menaces de mort et meurtres de personnes défenseuses des droits humains
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La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, Mary Lawlor, a publié un nouveau rapport alertant sur les menaces de morts reçues par les défenseurs et défenseuses des droits humains et contre les exécutions dont ils font l’objet. Le rapport a été préparé pour la 46ème session du Conseil des droits de l'homme qui aura lieu du 22 février au 19 mars prochain.

L'Amérique latine, la région la plus dangereuse pour les personnes défenseuses

Selon les informations recueillies par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et complétées par des sources crédibles, au moins 281 personnes défenseuses des droits humains ont été tuées en 2019. Depuis 2015, ce chiffre s’élève à un total de 1'323 exécutions de défenseurs·euses. L'Amérique latine est invariablement la région la plus touchée, et les personnes défenseuses des droits de la terre et des peuples autochtones sont les plus visées. Une partie considérable des victimes s’était opposée au gouvernement qui impose des projets commerciaux aux communautés sans consentement libre, préalable et informé. Les personnes qui collectent les données s'accordent à reconnaître que la sous-déclaration est un problème courant et que l'impunité généralisée encourage les exécutions.

Illustration d'un cas colombien

De nombreuses personnes défenseuses font l'objet de menaces multiples. Le rapport de Mme Lawlor illustre le cas de Jani Silva, une défenseuse des droits humains liés à l’environnement en Colombie qui est soutenue par la Comisión Intereclesial de Justicia y Paz, une organisation accompagnée par PBI. En janvier 2020, Jani Silva a été suivie chez elle et sur son lieu de travail. En mai 2020, il a été révélé qu’elle figurait parmi un groupe d’au moins 130 personnes placées sous surveillance numérique de manière illégale par les services de cyber-renseignement de l’armée. En juillet 2020, la Comisión Intereclesial de Justicia y Paz  fut informée qu'un groupe armé prévoyait de la tuer. En raison de ces menaces, elle bénéficie d'une protection personnelle assurée par l'État, qui comprend un véhicule ordinaire et deux agents de sécurité, ainsi qu'un téléphone portable et un gilet pare-balles.

Recommandations et propositions

Dans son rapport, Mary Lawlor appelle au respect des normes et règles juridiques en vigueur et formule plusieurs recommandations afin de protéger et soutenir les défenseurs·euses, parmi lesquelles:

  • Les ambassades étrangères, en consultation avec les défenseurs·euses des droits humains qui reçoivent des menaces, devraient dénoncer publiquement ces menaces.
  • Les entreprises et les institutions financières internationales devraient élaborer et rendre publiques des politiques spécifiques aux défenseurs·euses des droits humains, en consultation avec les intéressé·e·s, afin de mieux les protéger.
  • Les entreprises et les institutions financières internationales devraient également s'engager à respecter les normes obligatoires en matière de droits humains et à faire preuve de diligence raisonnable en matière d'environnement.

Basé sur un article de PBI Canada

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