
Christa Lang
- Master en Relations internationales
Après son retour
Alors que je suis déjà de retour, j’ai la sensation d’être partie hier dans la jungle bananière d’Urabá . Mon implication en Colombie a été une expérience unique. Une année très intense, édifiante et abracadabrante, qui s’est terminée trop rapidement. Durant les premiers mois, j’ai passé le plus clair de mon temps à chercher ma place dans l’équipe, à comprendre la complexité du contexte, lequel est parfois difficilement saisissable pour les étrangers que nous sommes, à m’impliquer, et à prendre plus de responsabilités afin de me rendre au plus vite utile. Cela, jusqu’au jour où je me suis rendue compte que la Colombie, et également PBI, ont leur propre rythme. La communication interculturelle on ne l’apprend pas dans les livres, mais sur le terrain, ou soi-même, en travaillant pour PBI. Jour après jour, je me suis sentie plus à l’aise avec les méthodes de travail locales, jusqu’au jour où je me suis transformée en accompagnatrice PBI en Colombie.
Ce qui m’a le plus impressionnée, fût la lutte pacifique mais farouche des paysans déplacés colombiens, personnes modestes, qui se battent afin que les terres qu’on leur a enlevé par la force, leur soit retournées. Ils préfèrent « mourir en disant la vérité que de vivre en silence ». Ils tirent leur force les poussant à ne jamais baisser les bras, solution qui serait la plus facile, dans leurs souvenirs très douloureux de leurs passés cruels, ainsi que dans la peur de nouveaux massacres et expulsions. L’accompagnement international crée un espace nécessaire pour que les défenseur-se-s des droits humains et les autres activistes menacés, puissent continuer leur travail remarquable. Je continuerai volontiers à m’engager auprès de PBI, actuellement, je le fais en Suisse.
Avant son départ pour la Colombie
Fini le conseil des droits de l’homme de l’ONU, l'univers des cravates et des tailleurs, bonjour la jungle colombienne. Le contraste entre les deux monde ne pourrait être plus grand. Toutefois, aucune frontière ne saurait miner ma motivation de partir sur le terrain. Après avoir acquis des connaissances théoriques durant ces deux dernières années, je suis impatiente d’être impliquée dans la coopération avec la population civile et de pouvoir m’engager concrètement pour défendre leurs droits.
Pendant mon travail à l’ONU, j’ai rencontré des défenseurs et défenseuses des droits humains souvent désespérés et effrayés. Ceux-ci ne peuvent continuer leurs activités qu’avec le soutien de la communauté internationale. Grâce à sa stratégie d’accompagnement protecteur non armé, PBI est l’organisation de référence pour sécuriser l’espace de travail et de revendication des défenseurs et défenseuses des droits humains engagés sur le terrain. L'accompagnement international leur permet de poursuivre leurs activités de promotion de la paix et des droits humains universels.