Du 24 au 26 juin 2024, deux activistes du Kenya, Perpetua Kariuki et Bernard Gachie, étaient de visite en Suisse pour une tournée de plaidoyer visant à faire pression sur le gouvernement kenyan pour qu’il ratifie la Convention internationale sur les disparitions forcées.
Perpetua Kariuki est une défenseuse des droits humains de la communauté de Kayole à Nairobi. Elle est la co-fondatrice du Centre de justice communautaire de Kayole, créé en 2018 pour lutter contre les violences policières et les exécutions extrajudiciaires. Elle milite contre la criminalisation des habitant·e·s des quartiers informels et fait partie de la coalition Missing Voices qui vise à mettre fin aux disparitions forcées. Bernard Gachie est un défenseur des droits humains du quartier informel de Korogocho à Nairobi. Il possède une vaste expérience et connaissance dans la transformation sociale, la bonne gouvernance, les droits humains et les défis en matière de gouvernance au Kenya. Bernard est le responsable du projet sur les exécutions extrajudiciaires pour PBI Kenya, qui fait également partie de la coalition Missing Voices.
Appel à l'action lors du Conseil des droits de l'homme
Lors de leur passage en Suisse, un événement parallèle à la session du Conseil des droits de l’homme a été organisé afin d’exposer la situation en matière de disparitions forcées au Kenya et d’appeler le gouvernement kenyan à ratifier la Convention internationale sur les disparitions forcées. Aua Baldé, présidente du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, a participé à l’événement et rappelé l’importance de la Convention et a mis en valeur le travail essentiel effectué par Missing Voices pour documenter les cas de disparitions forcées et d’abus policiers au Kenya. Perpetua Kariuki et Bernard Gachie ont ainsi présenté le rapport de Missing Voices qui observe une baisse des cas de disparitions forcées en 2023 par rapport à l’année précédente, en lien avec l’arrivée au pouvoir du président Ruto. Néanmoins, les deux activistes ont exprimé leur préoccupation quant aux récents développements dans le pays.
Répression violente des manifestations au Kenya
En effet, au moment du speaking tour, d’importantes manifestations ont eu lieu au Kenya contre un projet de loi des finances impliquant une forte hausse des taxes, notamment sur les produits alimentaires. La police a réprimé ces manifestations de manière violente, en tirant à balles réelles sur la foule et en tuant près de 40 personnes. Au moins 32 cas de disparitions forcées ont également été signalés. Aua Baldé a ainsi souligné: «La protestation actuelle au Kenya montre que les disparitions forcées sont un problème d'actualité. La ratification de la Convention sur les disparitions forcées par le Kenya est le meilleur moyen de prévenir et d'éradiquer les disparitions forcées et de protéger les victimes.»
Plus d’informations:
- PBI Kenya calls for the release of activists arbitrarily detained before protest against vote on finance bill, PBI Canada, 25.06.2024
- PBI Kenya demands release of at least 210 peaceful protestors arrested at the Occupy Parliament protest, PBI Canada, 18.06.2024
- Déclaration officielle du Groupe de travail sur la réforme de la police au Kenya, dont fait partie PBI Kenya, 25.06.2024
- Kenya tax protests updates, Al Jazeera, 25.06.2024
- Voir le compte Twitter (X) de PBI Kenya
- 25 juin: événement parallèle à la session du Conseil des droits de l’homme intitulé «Enforced disappearances in Kenya», co-organisé par PBI