Aller au contenu principal

Tullio Togni

Colombie, mai 2021 - octobre 2022
Tullio
  • Etudes de Bachelor et Master en Anthropologie sociale et Littérature italienne à l'Université de Fribourg
  • Observateur international en Israël/Palestine et au Guatemala
  • Coordinateur d'un projet d'inclusion sociale pour Infirmis
  • Diplômé avec un Certificate of Advanced Studies in Cooperation and Development de l'Université professionnelle de la Suisse Italienne

Avant le voyage

Bien que toujours surprenant, le domaine de l’accompagnement international n’est pas nouveau pour moi. Après une première expérience en Israël/Palestine en 2015, j’ai voyagé en Amérique latine en 2017 et en 2018 je me suis rendu au Guatemala. C’est dans ce pays où j’ai eu le privilège de connaître et d'accompagner des communautés autochtones qui luttaient pour la défense du territoire et la justice, 20 ans après les accords de paix de 1996.

Dès le début, bien avant de préparer ce nouveau « voyage », la Colombie a représenté pour moi la possibilité de connaître de près une nouvelle réalité de conflit social : un conflit qui au moins au niveau théorique n’était plus complètement en cours, mais qui se basait sur de récents accords de paix, en construction et qui sont confrontés à de nombreuses menaces de toutes parts.

Personnellement, j’espère que mon travail au sein de PBI pourra être une petite goutte qui contribue à la poursuite du chemin vers une paix juste et véritable. Bien-sûr, je suis convaincu que la méthodologie de la non-ingérence avec le travail des organisations accompagnées est fondamentale, puisqu’elle leur permet de travailler de façon indépendante et d’atteindre l’autodétermination.

Découverte du terrain et premiers échanges

J’ai atterri à Bogotá le 1er mai 2021, juste trois jours après que le début du Paro Nacional (grève nationale qui a commencé le 28 avril). Dès les premiers moments, j’ai compris qu’il s’agissait d’un tournant historique et que les mobilisations sociales contre la réforme fiscale allaient bientôt inclure toute une série de revendications pour un réel changement dans le pays.

L’équipe de terrain de Bogotá dont je faisais partie, a été très active tout au long de ces mois de « chômage national », accompagnant plusieurs organisations dans leur travail de vérification du (non)-respect des droits humains par la force publique colombienne.  La violente répression des mobilisations sociales, la diffamation et la judiciarisation des manifestants, ont montré encore une fois que l’espace public était très limité pour l’exercice d’une réelle participation politique, ce qui met en danger - encore une fois - la construction de la paix.

Je suis curieux de voir comment tout cela évoluera au cours des prochains mois, et surtout je suis très reconnaissant d’avoir la possibilité d’accompagner des organisations qui, sur plusieurs niveaux et en dépit de la violente répression, travaillent au quotidien pour atteindre la justice.

Aperçu du Facing PEACE
facing PEACE - septembre 2022

Imelda Teyul, défenseuse guatémaltèque de la terre et de l'environnement, en visite en Suisse / Actions humanitaires pour l'autoprotection de la population civile dans le nord-est de la Colombie / Interview avec le volontaire suisse Tullio Togni sur les violences policières et la quête de justice en Colombie