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Guatemala: Défense des droits des peuples autochtones au cœur des débats à Genève

Lourdes Gómez lors d'un side event dans le cadre du EMRIP
Eva

Lourdes Gómez Willis, professeure et avocate q’eqchi’ et afro-descendante spécialisée dans les questions de protection des personnes défenseuses des droits des peuples autochtones, s’était déjà rendue en Suisse lors d’un autre speaking tour organisé par PBI au mois de mars dernier. PBI avait alors facilité la rencontre de Lourdes avec Anexa Cunningham, membre du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones. Cette réunion a posé les bases de la participation de Lourdes à la session de l’EMRIP en juin de cette année. 

Le Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones

Créé en 2007, l’EMRIP examine les défis et les bonnes pratiques dans la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et fournit des recommandations pratiques pour améliorer le respect de ces droits dans divers contextes. Il est composé de sept expert·e·s indépendant·e·s qui collaborent étroitement avec les peuples autochtones, les États membres, et d'autres parties prenantes. Selon Yannick Wild, coordinateur de plaidoyer chez PBI Suisse, «l’EMRIP permet une participation effective des peuples autochtones dans le développement de normes internationales sur le respect de leurs droits. De plus, il constitue une plateforme facilitant les rencontres, ce qui est fondamental pour l’échange de connaissances et d’expériences, ainsi que pour générer un sentiment de solidarité transnationale entre peuples autochtones».

Une crise humanitaire de grande ampleur

Lors de son intervention, Lourdes a attiré l’attention du Mécanisme sur le rôle central du droit à la terre dans la violence et les déplacements forcés des communautés autochtones au Guatemala. Le Ministère Public, des juges corrompu·e·s et les industries extractives sont responsables d’actes violents engendrant une véritable crise humanitaire qui affecte de manière disproportionnée les femmes et les enfants. À titre d’exemple de cette crise, plus de 1’700 ordres de capture contre des personnes défenseuses des droits humains existent et des femmes comme Rosa Ich Xi, Angelina Coy Choc et Olivia Mucu Ich ont été injustement condamnées pour leur résistance pacifique. Malgré la signature de l'accord agraire avec le gouvernement au début de l’année, les conflits fonciers persistent. Lourdes a ainsi appelé le Mécanisme à être attentif à la situation au Guatemala et à faire pression pour la résolution de ces conflits fonciers et pour le développement de mécanismes de réparation pour les peuples autochtones dont les droits sont bafoués. 

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